Vous avez dit préraphaélites ?

Publié le par meopeintredulundi.over-blog.com

C’était il y a une dizaine d’années ; j’étais dans un état « proche de l’Ohio », lorsqu’une voisine que je ne connaissais ni d’Augustine ni de Maurice, m’invite à prendre un thé. Peu habituée à ce genre de civilité, extrêmement surprise et donc curieuse, je la suis dans sa maison. Nous traversons un tout petit jardin très dense et très odorant, je ne me souviens que de cela, et entrons ; l’impression est chaude, rassurante, orientale et énigmatique. Le thé est chaud mais pas brûlant, juste chaud, exactement ce à quoi nos papilles aspirent. Sur un mur une grande affiche, ventant une exposition à la Tate Gallery de Londres et devant laquelle je reste figée. Mon hôtesse « captant » mon trouble m’indique que l’artiste auteur de l’œuvre représentée est Sir Lawrence Alma-Tadema.

 

Après une petite heure d’échanges courtois et très réconfortants, je quitte ce havre avec dans la poche la carte postale de  « Coign of vantage » dudit Sir, très gentiment offerte par ma sauveuse !

Je crois pouvoir dire que ce moment est à l’origine du changement qui s’est alors engagé quant’à ma vision du monde de l’art et de l’expression artistique en tant que valeur essentielle à la vie.

C’est quelques semaines plus tard, que sans faire le lien, et m’a-t-il semblé alors, tout à fait par hasard, j’ai acheté pinceaux, tubes d’acrylique et toile et rentrant à la maison j’ai jeté sur la toile la première explosion de couleurs de ma vie et non je n’avais rien fumé ! Depuis, je cherche l’émotion de cette première fois !

 

J’ai pu depuis mettre des mots sur les courants picturaux qui m’attirent plus particulièrement : préraphaélisme, orientalisme, peintres Victorien, néo-classicisme du XIXème, symbolisme, peinture métaphysique et enfin surréalisme ;

Mais comme je hais les « ismes » qui banalisent, qui répertorie sans expliquer, je vous renvoie, colonne de droite, Album photos, Musée-idéal, et je m’explique :

Un point commun, me semble-t-il, à toutes ces œuvres c’est une construction imaginaire complexe. J’aime me perdre dans une image complexe ; m’attarder sur le rendu d’un marbre (Alma-Tadema), la couleur d’une étoffe (Sargent), l’incongruité d’une forme (Tanguy), d’un graphisme (Paul le Magdalénien, Pollock, Picasso) tenter d’absorber, phagocyter la pensée abstraite (De Chirico), symbolique (G. Moreau, Burne-Jones) ou délirante (Dali, Magritte) du peintre, imaginer l’image qui suivra la scène peinte (Rochegrosse, Gérome).

On me rétorquera que l’on trouve à d’autres époques des tableaux présentant ces caractéristiques mais c’est là le mystère de l’émotion artistique ! Dans un autre espace-temps je serais collectionneuse d’œuvres de 1850 à 1950 ! rien que cela…

 

 

Publié dans Personnel

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